lunes, 3 de mayo de 2010

Comentari sobre un fragment de la quatrième partie de l'être et le néant.

L’homme est libre parce qu’il n’est pas soi mais présence à soi.

Tout comme Sartre l’exige au début du premier chapitre de la deuxième partie de l’être et le néant, pour commenter le texte il faut commencer par les enquêtes de l’introduction de l’ouvrage, c’est-à-dire le terrain du cogito prérreflexif.
« L’être de la conscience, écrivions-nous dans l’Introduction, est un être pour lequel il est dans son être, question de son être » Cela signifie que toute conscience est consciente de quelque chose mais en même temps qu’elle est conscience positionelle de l’objet, elle est conscience non-positionelle d’elle-même. Par conséquent, le seul mode d’existence qui soit possible pour une conscience de quelque chose est qu’elle soit, en même temps, conscience (de) soi. La subjectivité absolue se definit dans la saisie d’un transcendant.
Cette conscience, est un être qui est existence de part à part. Par exemple, le plaisir, est l’être de la conscience (de) soi et, la conscience (de) soi est la loi d’être du plaisir. La conscience (de) soi et la conscience de plaisir ne sont pas deux consciences ; les deux ensemble, au même moment, sont le mode d’être d’une existence consciente. « Toute existence consciente existe comme conscience d’exister. »
Par suite, l’être de la conscience n’est pas en-soi parce que son être n’est pas adécuation plenière avec lui-même. Il existe dans son être une sorte de dualité, une distance en lui-même, l’en-soi est dechiré et nait en lui une fissure où il glisse le néant. Dès que la conscience (de) plaisir est conscience plaisir et le plaisir est conscience (de) plaisir, on ne peut pas dire que la conscience est conscience et le plaisir est plaisir. Ainsi on saisit à son origine un double jeu de renvoi où chacun des termes renvoie à l’autre et passe dans l’autre, et pourtant chaque terme est différent de l’autre. C’est ce que Sartre appelle la structure du « réflet-refétant ». La conscience nie qu’elle soit le plaisir et néantise le plaisir en se saisissant différént que lui et, par conséquent, elle n’existe que comme troublée, elle échappe toujours de tous les « en-soi » où l’on veut l’enfermer.
Cette façon de la conscience de n’être sa propre coïncidence, d’y avoir en elle-même, dans l’immanance, une distance idéale du sujet par rapport à lui-même c’est ce que Sartre appelle la présence à soi. « La loi d’être du pour-soi, comme fondement ontologique de la conscience, c’est l’être lui-même sous la forme de présence à soi » Par conséquent, cette dualité de toute présence à est justement le contraire du mode d’être de l’en-soi parce que l’en-soi est coïncidence identique et véritable plénitude de lui-même.
La présence à soi est une dégradation immédiate de la coïncidence, et donc, une séparation au sein de l’être-en-soi. Ce qui la sépare n’est rien. C’est la fissure dont nous avons parlé tout à l’heure, où il glisse le néant (néant d’être et aussi pouvoir de néantisation). Ce néant, néantise l’en-soi, c’est « le trou d’être, cette chute de l’en-soi vers le soi par quoi se constitue le pour-soi . C’est un événement absolu qui vient à l’être par l’être et qui, sans avoir l’être, est perpétuellement soutenu par l’être. […] Le néant, étant néant d’être ne peut venir à l’être que par l’être lui-même (il est aussi l’unique possibilité de l’être). Et sans doute vient-il à l’être que par un être singulier, qui est la réalité humaine. La réalité humaine, c’est l’être en tant qu’il est dans son être et pour son être, fondement unique du néant au sein de l’être » Enfin, c’est ce néant qui oblige au pour-soi de n’exister jamais que sous la forme d’un ailleurs par rapport à lui-même, d’être un être qui s’affecte perpétuellement d’une inconsistence d’être et de ne pouvoir être jamais en-soi.
La liberté, c’est précisément le néant qui est été au cœur de l’homme et qui contraint la realité humaine à se faire au lieu d’être. Dans le chapitre « l’origine de la négation », Sartre montre que le néant c’est le fondement de la négation parce qu’il la recèle en lui, autant que négation comme être. Puis, si c’est la realité humaine le seul être qui peut nier tout ou partie du monde c’est parce qu’elle porte le néant en elle. Ce néant c’est celui qui glisse de son mode d’être comme présence à soi, ou dit autrement, c’est le rien qui sépare son présent de tout son passé. « Il faut donc que l’être conscient se constitue lui-même par rapport à son passé comme separé de ce passé par un néant ; il faut qu’il soit conscience de cette coupure d’être, mais non comme un phénomène qu’il subit : comme une structure conscientielle qu’il est. La liberté c’est l’être humain mettant son passé hors de jeu en sécrétant son propre néant » . Si « la conscience se vit elle-même comme néantisation de son être passé » c’est à cause (grâce à?) de son propre mode d’être, tel que l’on a dejà décrit : le pour-soi autant que sujet avec rapport à soi, ne peut se condenser dans l’identité de l’en-soi. Enfin, la conscience ne pourra jamais exister que comme troublée, échappant à soi, ne pouvant jamais s’identifier avec elle-même, et par conséquent, jamais s’identifier avec son passé et se condenser en un en-soi.
L’être humain c’est son passé et futur sous la forme de néantisation et ça c’est la liberté humaine, le néant qui est dans son cœur et qui le contraint à se faire au lieu d’être. « Le pour-soi est l’être qui se détermine lui-même à exister en tant qu’il ne peut pas coïncider avec lui-même. »
« […] C’est parce que la realité humaine n’est pas assez qu’elle est libre, c’est parce qu’elle est perpétuellement arrachée à elle-même et que ce qu’elle a été est séparé par un néant de ce qu’elle est et de ce qu’elle sera » Dans le chapitre « L’origine de la négation » Sartre nous montre deux exemples de cette séparation par un néant du passé et du futur par rapport au présent dans l’existence de l’être humain.
J’emprunte un chemin qui borde un précipice. J’ai peur parce que je saisis plein de causes dépendantes du determinisme universel qui peuvent transformer ma menace de mort en realité : je peux trébucher sur une pierre et tomber par l’abîme, peut être le sol n’est pas assez consistent et peut s’effondrer et je peux glisser et puis… J’ai peur parce que je me saisis, a partir de la situation de danger, comme un objet du monde qui peut être détruit ; contre le determinisme universel, je ne peux rien faire, je ne me saisis pas comme l’origine de ma possible disparition. Ceux-ci ne sont pas mes possibles. Puis, je pense que je dois faire quelque chose, je dois agir: si je fais un pas sur le côté, je tomberai dans le vide mais si je me situe plus proche du mur de la montagne, je m’eloignerai du danger. Toutes ces conduites que je peux choisir sont mes possibilités : maintenant, je peux être l’origine de ma disparition ou l’origine de mon sauvetage. Et, pour le mode d’être de la conscience que l’on a dejà décrit, je serai la conduite que je deciderai d’être.
Si ma conscience ne se détermine que par elle-même, il n’y a rien qui determine ce que je serai. Le determinisme psychologique (duquel nous parlerons extensivement plus loin) dirait qu’il y a dans ma conscience quelque chose, un en-soi, qui determinerait rigoureusement ma conduite. Par exemple, si on me considère téméraire, on considérerait que le fait de continuer à marcher au bord du précipice, entre l’abîme et la terre ferme, serait determiné par la témérité que « je suis dejà » Par contre, Sartre affirme qu’à ma conscience, aussi absolue soit-elle, determinée que par elle-même et néantisation de tout en-soi, « rien ne lui vient du dehors, ni du dedans non plus, qu’elle puisse recevoir ou accepter » « Au moment même où je me saisis moi-même comme étant horreur du précipice, j’ai conscience de cette horreur comme non déterminante par rapport à ma conduite possible » « Or, nous l’avons vu, la conscience d’être est l’être de la conscience. Il ne s’agit donc pas ici d’une contemplation que je pourrais faire après coup d’une horreur déjà constituée : c’est l’être même de l’horreur de s’apparaître à elle-même comme n’étant pas cause de la conduite qu’elle appelle » Je suis libre, separée par un néant entre ce que je suis et je ce que serai, et, par conséquent, je dois me choisir: je serai téméraire quand j’aurai fait mienne cette conduite possible.
Je décide une conduite qui a ses propres motifs (qui ne seront jamais suffissants pour ma prise de décision parce que ne sont pas de contenus de la conscience) , dans la conscience, ils ne sont que pour la conscience : je me situe un peu plus près du mur, donc je suis ça : ce que j’ai decidé être . Par ailleurs, j’aurai decidé en ayant l’impression latente qu’il n’y a rien qui puisse m’obliger à mantenir cette conduite et que je peux décider quand même d’être une autre et de me jeter, finalement, parce que l’être de toutes les conduites sera tout le temps être-maintenu par moi et pour moi.
Rien ne me détérminera jamais, mon mode d’être ne me laisse jamais m’identifier avec l’en-soi que j’ai decidé d’être. Enfin, dans les entrailles de cette relation avec moi-même, est apparu le néant : je ne suis pas ce que je serai parce que ce que je suis n’est pas le fondement de ce que je serai (non détérminisme psychologique) et parce qu’aucun existant actuel (motif) ne peut déterminer ce que je serai . Dit autrement : je suis ce que je serai sur le mode de ne l’être pas.
Il y a un mode perpetuel de conscience, présent comme conscience, qui est conscience de néantisation ; c'est-à-dire, il doit avoir (et il y a) une conscience de la liberté si celle-ci est son être. Cela c’est l’angoisse. En elle l’homme prend conscience de sa liberté. L’angoisse m’arrive quand je me saisis comme ce qui mantient dans l’être et donne valeur à sa conduite et qui néantise les autres parce que tous les motifs de toutes mes conduites possibles sont insuffisamment efficaces, ne peuvent pas me détérminer (ne sont que des causes qui produiseraient des effets). Et je me rends compte, au même moment, que rien ne peut m’obliger à tenir la conduite que j’ai choisie. Dit autrement : « […](L’angoisse) C’est précisément la conscience d’être son propre avenir sur le mode du n’être pas »

La realité humaine est un être dans lequel il y va de sa liberté dans son être parce qu’il tente perpétuellement de refuser de la reconnaître . Le pour-soi a un mode d’être différent de l’en-soi. L’être de la conscience, en tant que conscience, c’est d’exister à distance de soi comme présence à soi et cette distance nulle que l’être porte dans son être c’est le Néant. Par suite, « Dans la mesure où le pour-soi veut se masquer son propre néant et s’incorporer l’en soi comme son véritable mode d’être, il tente aussi de se masquer sa liberté » . Le pour-soi veut atteindre la coïncidence de l’identique et la véritable plénitude d’être (être en-soi), nier son propre Néant et terminer avec ce rien intra-conscientiel qui l’oblige à n’exister que sous la forme d’un ailleurs par rapport à lui-même. Et, si le pour-soi veut terminer avec ce néant d’être en établissant en soi une plénitude d’être, il veut nier en même temps la liberté en tant qu’elle est ce néant d’être.
« Le sens profond du déterminisme c’est d’établir en nous une continuité sans faille d’existence en soi » . Le déterminisme veut convertir le pour-soi à être en-soi, c'est-à-dire, que son mode d’être soit être ce qu’il est quand, au contraire, l’être du pour-soi se définit comme étant ce qu’il n’est pas et n’étant pas ce qu’il est. Il veut rendre opaque la transparence originaire de la conscience, la remplir d’elle-même quand au contraire, elle est vide, elle est néant d’être. La conscience, comme on l’a défini, est son passé et son futur dans le mode de ne l’être pas et le déterminisme la remplit de positivité, comme si elle ne pouvait pas être ce qu’elle n’est pas.
Le déterminisme psychologique, assimile la conscience à une séquence causale indéfiniment continuée, la transmut en une plénitude d’être et, par là, on la fait rentrer dans la totalité illimitée de l’être. L’angoisse (le mode d’être de la liberté comme conscience d’être) disparaît, si on rappelle l’exemple que l’on a montré, quand je pourrais « me saisir moi-même dans mes rapports avec ces possibles comme une cause produisant ses effets. En ce cas l’effet definit comme mon possible serait rigoureusement determiné. Mais il cesserait alors d’être possible, il deviendrait simplement à-venir ». Avec le déterminisme je ne me saisi pas comme l’origine injustifiable et sans excuse de mon futur, je me saisis comme determiné par des causes qui habitent déjà dans ma conscience. « […] on essaie de dissimuler que leur nature et leur poids dépendent à chaque moment du sens que je leur donne, on les prend pour des constantes […] » .
Par suite, on peut affirmer que ce déterminisme a la même fonction que l’Ego, parce qu’elle lui donne aussi un pouvoir constitutif et déterminant de son existence qu’il n’a pas. Et par conséquent, dans les deux cas (qui au fond, sont les mêmes) la conscience perd son individualité originaire parce qu’elle laisse d’être bornée que par elle-même et en plus, perd son existence absolue et sa transparence et lucidité originaire autant qu’elle est des transcendants de lesquels elle n’est pas conscience.
Grâce au déterminisme, la conscience ne créa ni soutient son essence, elle n’est plus l’agencement synthétique de ses possibilités. Elle est possible avant d’être, elle n’est plus la source et la condition de toute possibilité, son essence implique son existence. Le déterminisme psychologique ajoute des lois à la conscience, dont l’ensemble articulé en constituerait l’essence ; il peut y avoir une loi de la conscience et par conséquence, il y a des motivations qui ne sont pas elle-même et elle ne devient qu’un effet. « L’en-soi est s’est emparé de tous ces « data », le mobile provoque l’acte comme la cause provoque son effet, tout est réel, tout est plein » .
Avec le déterminisme, on supprime la détermination de la conscience de soi par soi, qui est une caractéristique essentielle, et n’existe plus par soi. Mais si on supprime cette présence à soi, on supprime le néant qui nait d’elle et l’être humain n’est plus son passé sous la forme de néantisation (comme aussi son avenir propre) et, pourtant, on supprime la liberté humaine ( ce néant qui est dans son cœur et qui le contraint à se faire au lieu d’être). Ainsi, le déterminisme « prend les mobiles et les motifs comme des choses. […] Cela revient à considérer le sens que je leur donnais tout à l’heure ou hier-qui, celui-là est irrémédiable parce qu’il est passé- et d’en extrapoler le caractère figé jusqu’à présent. J’essaie de me persuader que le motif est comme il était » . Déjà, on voit que la conscience ne se constitue pas elle-même par rapport à son passé comme separé de ce passé par un néant et elle ne se vit plus elle-même comme néantisation de son être passé.
Enfin, « Ces tentatives avortées pour étouffer la liberté sous le poids de l’être –elles s’effondrent quand surgit tout à coup l’angoisse devant la liberté - montrent assez que la liberté coïncide en son fond avec le néant qui est au cœur de l’homme […] Elle est entièrement abandonnée, sans aucune aide d’aucune sorte, à l’insoutenable nécessité de se faire être jusque dans le moindre détail. Ainsi la liberté n’est pas un être : elle est l’être de l’homme, c’est-à-dire son néant d’être » .

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